Faustine Champavère : « Le DUETI au Québec est une aventure unique »

J’ai été acceptée en DUETI (diplôme d’université d’études technologiques internationales) au Cégep de Jonquière en programme Arts et techniques de communication dans les médias. Pour répondre à mes questions, j’ai pris contact avec une ancienne étudiante du DUT afin de me renseigner sur toutes les démarches à suivre et sur ce qu’était la vie au Canada. Actuellement en DUETI au Cégep de Jonquière, Faustine Champavère, originaire de Montélimar et diplômée en 2017 du DUT information et communication option Information numérique dans les organisations (INO), me témoigne son expérience.

Cette année, elle est donc partie au Québec, et plus précisément à Jonquière, à presque 500 kilomètres au nord de la ville de Québec, effectuer un DUETI, en Arts et Technologies des Médias (ATM), option conseils et coordination publicitaire.

Elle a toujours été attirée par le monde de la publicité, et quand elle a vu qu’elle avait la possibilité de partir à l’étranger pour étudier cette spécialité elle a tenté sa chance, tout comme moi !

« C’était la première fois que je quittais l’Europe »

Partir au Québec demande une grande organisation. Il faut s’occuper des papiers administratifs qui sont nombreux et dont les délais d’attente sont assez longs. Faustine a par exemple attendu un mois pour recevoir son permis d’études. Il faut donc s’y prendre à l’avance afin de ne rien oublier. Elle a donc commencé en février pour partir au mois d’août.

Concernant les billets d’avion, c’est la même chose. Il est préférable de les réserver à l’avance pour avoir un bon prix. Faustine a pris son aller avec la compagnie Low Coast « WOW Air », avec une escale en Islande. Les compagnies Air transat ou Air Canada, quant à elles, sont plus chères mais proposent tout de même des trajets directs.

« C’était la première fois que je quittais l’Europe alors forcément, j’appréhendais beaucoup le départ ! Cependant, je suis partie avec Mélanie, une autre étudiante de ma promotion, ce qui m’a rassurée car c’est toujours plus amusant de voyager à plusieurs, et surtout quand on part un peu à l’inconnu ! », me confie-t-elle.

La vie dans un autre pays implique de s’habituer à une autre culture. Avant son départ, Faustine a regardé plusieurs blogs, chaînes Youtube, pour avoir des témoignages d’expatriés Français qui vivent au Québec, car oui c’est une province du Canada où il y a de plus en plus de français qui viennent étudier ou travailler là-bas ! Pour les intéressés, Faustine propose d’aller consulter la chaîne de Cam c’est elle, ou encore À nous les Caribous. La vidéo de « Solange te parle » sur les expressions Québécoises est aussi très intéressante et amusante pour apprendre quelques particularités du vocabulaire québécois. Cependant, il ne faut pas oublier que là-bas c’est nous qui auront un accent différent et pas le contraire !

Une fois sur place…

L’arrivée

« En arrivant sur place nous étions environ 70 étudiants venant de la métropole, de la Réunion, Nouvelle Calédonie et même du Mexique ». Le Cégep leur a offert le transport entre Montréal et Jonquière avec une halte à Québec pour faire leur carte d’assurance maladie, la carte Soleil, indispensable pour consulter un médecin ou se rendre à l’hôpital. Tout le long du trajet, deux élèves de 2^ème année, une Française et une Québécoise, les ont accompagnés et ont répondu à toutes leurs questions et appréhensions.

Pour le téléphone, elle est tombée sur une opportunité intéressante juste avant de partir. Début juillet 2017, Free a sorti son forfait international avec une offre de lancement de 0,99euros par mois. Elle a alors sauté sur l’occasion, ce qui lui permet d’appeler au Québec et en France gratuitement et de façon illimitée. L’offre contient aussi 25GO d’internet ce qui est très pratique. Aujourd’hui le forfait est à 15euros par mois, ce qui reste encore très abordable. Cependant, avoir un numéro étranger peut être problématique si quelqu’un du Québec veut appeler car il devra payer des frais. Par ailleurs, « pour contacter mes amis, j’utilise des applications comme Messenger ou WhatsApp pour envoyer des messages, et Skype pour des appels vidéo. Les forfaits téléphoniques québécois sont beaucoup plus onéreux qu’en France et pour beaucoup, ne sont pas illimités ».

Avant de partir, Faustine n’a pas eu à changer de banque. En effet, la plupart propose des forfaits internationaux pour les jeunes, sans frais pour les paiements et les retraits. Si l’on veut par contre prendre un job étudiant il faudra ouvrir un compte au Québec pour recevoir son salaire.

Les logements sont très abordables à Jonquière, la grande majorité des étudiants vivent en colocation, ce qui revient peu cher. Il faut cependant se renseigner avant de signer son bail pour savoir si internet est compris, ainsi que le déneigement devant son logement pour l’hiver. Ce qu’elle ne savait pas avant de venir c’est que l’eau est gratuite au Québec ! Il ne faudra donc pas se soucier de cette facture à la fin du mois.

La distance

Quand on part un an à l’étranger, forcément, la distance avec sa famille et ses proches n’est pas toujours évidente. Entre le Québec et la France, il y a six heures de décalage, il faut donc s’habituer à se programmer des heures auxquelles s’appeler. Faustine conseille de le faire plutôt le week-end car sinon la semaine avec les cours, elle n’a pas beaucoup de temps.

Il peut arriver d’avoir le mal du pays, mais la dernière chose à faire est de rester seul dans ces moments-là ! Il faut en parler à ses amis, s’impliquer dans une association ou une activité qui nous plaît ! Au Cégep de Jonquière, il y a toutes les semaines des animations (spectacles, sorties, matchs de sports). Il est donc très facile de rencontrer beaucoup d’autres étudiants.

Les vacances de Noël durent environ un mois, alors Faustine a eu la chance d’accueillir sa famille pendant une partie de cette période ce qui lui a fait beaucoup de bien, et lui a aussi permis de leur faire découvrir le pays où elle a choisi de partir.

La vie au Cégep

Concernant le Cégep, la première semaine, l’association des étudiants internationaux, leur a proposé beaucoup d’activités pour visiter la ville, faire des courses pour les achats importants quand on emménage dans un nouvel endroit (couette, oreillers, petit électroménager etc..). Il y avait aussi des ateliers pour apprendre à se faire un budget, comprendre le système bancaire québécois, etc.

C’est très important de venir y participer car c’est dans ces moment-là que les premières (et souvent les meilleures) amitiés se forment !

L’année sur place se découpe en trois parties : la première session se déroule d’août à mi-décembre : ce sont des cours très axés sur la pratique, qui se basent sur les différents volets de la publicité : stratégies de communication, événementiel, audiovisuel, site web, graphisme et présentation client. Les horaires sont fixes, et sont de 30 heures par semaine, ce qui ne diffère pas avec le DUT. Les travaux sont effectués soit en groupe, soit seul. « Ce qui est très pratique et différent de la France, c’est l’ouverture des locaux : le pavillon ATM est ouvert jusqu’à 22 heures le soir et même le week-end ».

Durant la deuxième session, les salles de classe se transforment en agence école. Durant 10 semaines les élèves travaillent comme dans une vraie agence de publicité avec des clients qui viennent proposer leurs projets. Chaque élève est impliqué dans plusieurs contrats, soit en tant que coordonnateur, stratège ou graphiste.

Suite à cela, chaque étudiant part en stage de 5 semaines, à partir de début avril. Celui-ci est noté avec un rapport de stage écrit.

De plus, « le DUETI c’est seulement une année : il ne faut donc pas hésiter à voyager pour découvrir au maximum ce pays ! » Les paysages au Canada sont très différents en été, automne et en hiver, et il y a des activités diverses selon les saisons.

…Et l’après Québec ?

Durant les deux ans du DUT grâce à ses cours et aussi à ses stages, Faustine a acquis des compétences sur la suite Adobe, qui lui ont été très utiles durant les cours de graphisme. Le cours d’audiovisuel et de site web l’ont aussi aidée dans l’utilisation des logiciels.

« Le DUETI au Québec est une aventure unique que tout le monde devrait, selon elle, vivre afin de découvrir de nouvelles cultures ! »

Pour la suite de ses études, elle souhaite pour l’instant les continuer en France, pour effectuer une licence professionnelle ou un master professionnel. « Mon choix n’est pas encore fixé à l’heure actuelle, mais j’aimerais beaucoup continuer dans le domaine du web ».

Le Canada est un immense pays avec énormément de paysages différents. Elle a pu en découvrir seulement une mince partie. Elle aimerait beaucoup, par exemple, aller découvrir les nombreux lacs de l’Alberta, et la ville de Vancouver. La possibilité d’aller travailler là-bas serait aussi une des raisons pour laquelle elle aimerait retourner au Canada.

Pour finir, Faustine n’a pas encore prévu de nouveaux voyages en rentrant mais bien sûr, cette aventure lui a donné encore plus envie de voyager !