Le numérique a la réputation d’être plus écologique que les supports papiers. Pourtant, le secteur informatique consomme autant d’électricité à l’échelle mondiale que l’aviation (environ 10 %) ! La pollution numérique est un enjeu majeur pour la transition écologique. Nos gestes quotidiens et nos modes de consommation sont à réfléchir sous un nouveau jour. Un mail envoyé, un nouvel achat de smartphone… Les choix individuels sont autant à repenser que les modes de production.
Quels sont les outils et pratiques qui polluent le plus ?
La fabrication des terminaux constitue la principale source de pollution numérique. Elle représentait ¾ des 15 millions de tonnes de CO2 en 2020. Ces terminaux ne sont autre que les smartphones, les ordinateurs portables, les téléviseurs…A plus grande échelle, il s’agit des datacenters, de la 5G ou des crypto-monnaies par exemple. Le reste du pourcentage se retrouve dans l’utilisation de tous ces appareils. En France, chaque foyer possède environ 15 appareils connectés. Ce chiffre peut évidemment se multiplier dans les entreprises. Leur production nécessite des métaux rares dont l’extraction est très polluante. Les déchets d’appareils se comptent en tonnes chaque année. De nombreux appareils sont recyclés une fois jetés, c’est le cas des smartphones à 76 %. Pourtant, ce n’est pas un réflexe courant de les sortir de nos tiroirs pour leur donner une seconde vie.
La surproduction de mail génère aussi de la pollution numérique. Leur empreinte carbone est d’autant plus dénoncée car 60 % des 10 milliards de mails envoyés par jour ne sont pas ouverts.
Comment lutter contre la pollution numérique ?
Des solutions existent. A l’échelle individuelle, la sobriété numérique passe notamment par l’achat de produits reconditionnés. Il est préférable d’opter pour le stockage sur ordinateur ou disque dur plutôt que sur un cloud. Il est aussi recommandé de regarder les vidéos en ligne avec une qualité moindre. Les boites mails surchargées peuvent facilement être triées grâce à des outils comme Cleanfox. Les recherches sur internet demandent beaucoup d’énergie (7 grammes de CO2 par requête). Les moteurs de recherche comme Ecosia contribuent à lutter contre le réchauffement climatique. Pour lutter contre la pollution numérique, préférez la 3g ou la 4g à la wifi. Sa consommation électrique est semblable à celle de 10 ordinateurs portables utilisés 8h par jour. Pour limiter les dégâts, vous pouvez l’éteindre la nuit !
Les prises de consciences individuelles et les gestes quotidiens sont à encourager. Toutefois, les grandes firmes comme Google restent les plus gros pollueurs. Son activité représente environ 40 % de l’empreinte carbone de l’ensemble d’internet. D’ici 2030, la compagnie s’engage à alimenter l’ensemble de ses centres de données par de l’électricité 100 % décarbonée.
Consommer et concevoir autrement les services numériques
En tant que futur.e communiquant.e, réfléchir aux conséquences de son activité est à prendre en considération. Il existe aujourd’hui des hébergements web verts. Il s’agit d’hébergeurs de sites web qui utilisent les énergies renouvelables pour alimenter leurs installations. Leurs performances sont les mêmes qu’un hébergeur classique mais leur impact est fortement réduit. Une autre solution pour lutter contre la pollution numérique : l’edge computing ! En alternative au cloud, l’edge computing utilise une puissance de traitement décentralisée. En d’autres termes, les données sont traitées directement par un périphérique local. De cette manière, aucun datacenter n’est nécessaire mais les capacités de stockage sont diminuées. Nous avons tous.tes la capacité de changer nos habitudes et d’opérer une amélioration sur la situation écologique. Il est possible de calculer son empreinte carbone avec des outils, comme Carbo par exemple.
En somme, notre consommation de services numériques est à réfléchir de la même manière que notre consommation globale (nourriture, transport…). Faites le choix d’une autre consommation, la pollution numérique n’est pas à négliger !
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