La communication culturelle et publique, un appel au rassemblement

Dans le cadre du cours « Communication culturelle et publique » encadré au quatrième semestre par Mme Bourobou, vacataire et directrice des Etudes de l’école de la Comédie à Saint-Etienne. Nous avons étudié à distance, la décentralisation. Une période qui a débuté à l’après-guerre et qui nous a laissé un héritage culturel considérable. La décentralisation théâtrale fut initiée par une femme, Jeanne Laurent, une haute fonctionnaire , auteure et ancienne résistante. Ce cours a fait écho à nos besoins de retrouvailles, nos besoins de culture, de théâtre, de cinéma et de musée.

Jeanne Laurent, haute fonctionnaire, ancienne résistante et auteure française. Elle est l’initiatrice de la politique de décentralisation. Photo du SNMS.

Les reclus sans culture

Depuis un an, nous, les étudiants, sommes chez nous devant un ordinateur à suivre nos formations. Le couvre-feu n’a de cesse de réduire le temps, celui qui nous permet de nous aérer l’esprit, de faire des rencontres, de voir nos amis, de vivre l’extérieur plutôt que de l’observer de notre fenêtre. Alors, quand Mme Bourobou a alimenté son cours de ce documentaire « Une aventure théâtrale », rempli des témoignages de ces acteurs de la décentralisation, cette période a pris tout son sens.

La décentralisation théâtrale est née afin d’ouvrir de nouvelles perspectives après la Deuxième Guerre mondiale et de marquer durablement l’Etat. En apportant le théâtre dans les zones qui en étaient dénuées, on a permis à des villes et des villages de s’ouvrir à la culture, mais aussi de les rassembler. Le théâtre, qui était concentré à Paris jusqu’à lors, s’est vu partir à la rencontre des spectateurs, qui, pour la plupart, n’avaient jamais vu de pièce de théâtre. Maurice Sarrazin, ancien acteur de la décentralisation disait : « Le théâtre suscite un public qui en a besoin et non pas un public qui s’y rend parce qu’il a lu dans le journal qu’il fallait y aller ». Quant à Françoise Bertin, ancienne actrice d’une compagnie qui a participé à ce mouvement, elle racontait : « La France était disloquée, on manquait encore de beaucoup de choses. Il fallait trouver une occasion de se resserrer, les gens étaient heureux de se retrouver, il y bouillonnait une chaleur collective ». C’est le pouvoir de la culture, de rassembler et de faire réfléchir les êtres. Ce dont nous sommes privés depuis un an.

Françoise Bertin, actrice ayant participé à la décentralisation. Image du documentaire « une aventure théâtrale ». Image du journal Le Figaro.

Et si on rêvait un peu?

En étudiant la décentralisation et en écoutant les témoignages, on ne peut s’empêcher de penser : « On a besoin d’une deuxième décentralisation ». « Est-ce qu’un jour, nous pourrons ressentir à nouveau cette chaleur collective ? ». Les divers témoignages faisaient écho à la période que nous vivons, cette vie mise sous cloche à attendre…

Durant ce cours, notre imagination prend le contrôle. On imagine un monde où le virus serait toujours présent mais plus mortel. On imagine des étudiants retrouvant une vie plus « normale » et à cet instant, on pourrait presque entendre le rire du public dans une salle de cinéma. On se souvient avoir ressenti de la fatigue, en pensant à toutes ces nuits chaudes d’été où l’on va danser et crier dans les concerts. On se souvient d’avoir vu un couple de vieilles personnes, sans masque, se tenant par la main. On se souvient s’être arrêté en plein milieu de la place Bellecour pour regarder les visages dénudés des passants. On se souvient des plaques commémoratives, celles pour les disparus du Covid mais pas seulement, pour nos étudiants aussi. Les oubliés du confinement. Pour finir, on se retrouve. On retrouve cette chaleur collective autour de l’art, de la culture, de la musique et dans nos amphis.

Pour en savoir plus sur les cours à distance Le concours d’éloquence, un exutoire pour l’IUT Info Com ou sur notre enseignante d’épistémologie Mathilde Vassor : « Il est impossible de ne pas avoir envie de réfléchir sur ce qui nous entoure »

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