Isabelle Comtet, la nouvelle cheffe du département qui va droit au BUT

Multipliant les casquettes et à la personnalité singulière, voire fringante, Isabelle Comtet ne se ménage pas et succède à Sarah Goutagny au poste de cheffe du département Information-Communication de l’IUT Jean-Moulin.

Une prise de fonction parallèle à la mise en place du BUT

Isabelle Comtet a candidaté à cette fonction à l’aube de la réforme sur les DUT. Dès l’automne 2020, elle a pris connaissance de cette relève qui n’allait pas s’annoncer de tout repos. Entre coordination des équipes enseignantes et mise en place du nouveau Bachelor Universitaire de Technologie (BUT), la rentrée qui vient de s’achever annonce de grands changements pour une meilleure manière d’appréhender les études. En ajoutant une année de plus à la formation, le BUT se construit dans un objectif de professionnalisation toujours plus important. Cette année, le DUT en deux ans touche à sa fin et le corps enseignant a toujours remarqué la faible insertion sur le marché du travail à l’issue du parcours, la plupart des élèves se dirigeant vers de nouveaux horizons éloignés de la communication ou une licence professionnelle. Cette voie pourra d’ailleurs être directement intégrée aux différents BUT, selon le choix pédagogique des établissements. L’accent sera mis sur les stages, la mise en situation professionnelle et la définition du projet d’avenir. La principale difficulté pour les IUT est de définir leur programme et leurs enseignements puisque 40 % du contenu de ces formations est à élaborer en interne.

Un maître-mot : déléguer

Face à ces nouveaux enjeux qui s’accompagnent d’une organisation faramineuse, la nouvelle cheffe du département s’affirme tout à fait sereine. Maître de conférences, elle enseigne diverses matières au sein du département Infocom, comme la gestion des ressources humaines par exemple. Elle a aussi créé la licence professionnelle “Communication globale et numérique” il y a quelques années et dont elle est toujours la responsable.

Si initier de nouveaux projets est une activité aisée pour Isabelle Comtet, c’est certainement dû à une autre facette de son métier d’enseignante. La recherche sur les pratiques de travail et leur évolution grâce aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) dans les organisations a toujours fait partie de sa vie professionnelle. Mais lorsque d’autres responsabilités deviennent aussi importantes comme cette année, l’écriture d’articles scientifiques se révèle parfois complexe à entreprendre. Pendant ce mandat d’au moins trois ans, elle espère pouvoir en écrire environ un par an. Elle est d’ailleurs habilitée à diriger la recherche dans ce domaine.

Au quotidien, elle s’épanouit dans son travail avec les alternants et auprès des entreprises où elle y trouve une grande richesse. Côté management, son maître-mot est la délégation. Soutenue par une équipe d’enseignants disponible et engagée, Isabelle Comtet n’hésite pas à faire appel aux compétences et expertises de chacun pour assurer une organisation effective.

Accompagner les élèves vers une vie professionnelle qui leur correspond

Elle-même issue d’un IUT, où elle déclare avoir passé ses meilleures années d’études, elle a toujours voulu y enseigner. Arrivée en 2017 au 88 rue Pasteur après une première expérience en école de commerce, Isabelle Comtet a toujours été consciente de la marche effrayante que pouvait représenter le monde de l’entreprise pour les élèves fraîchement diplômés. Il lui tient donc à cœur de leur transmettre toutes les armes pour se préparer et se confronter sereinement à cette étape inévitable. Toutefois, une préoccupation constante des élèves l’interroge, celle de réussir leurs années d’études à l’IUT à tout prix, sous une pression irraisonnable : “mais pourquoi sont-ils autant stressés ?”
répète-t-elle. Elle nous appelle toutes et tous à dédramatiser les études dans l’enseignement supérieur. Consciente de la pression sociale et familiale qui peut peser sur nos épaules, elle rappelle l’importance de se poser les bonnes questions, de prendre du temps pour nous connaître, nous et nos envies, malgré les injonctions. C’est primordial pour s’épanouir et se comprendre réellement. Elle aspire donc à nous épauler, nous motiver et nous aider dans cette quête qui se poursuivra certainement après l’obtention de notre diplôme. L’apprentissage doit rester un plaisir et selon elle, une année de césure constituerait le meilleur moyen de tester et trouver ce qui nous anime. En prenant du recul et en étant honnête intellectuellement parlant, nos choix s’avèrent, en effet, plus judicieux et mûris, allant parfois jusqu’à la réorientation (un mot qui n’est pas à bannir) !