Café-Débat à l’IUT

Jeudi 13 mars, 7 étudiants issus des trois départements de l’IUT se sont réunis au CRDN pour
débattre autour du sujet « Peut-on aimer quelqu’un sans le comprendre ? ».
Un sujet à la fois philosophique et émotionnellement profond, qui nous touche toutes et tous, et
qui soulève plusieurs questions sur la nature de l’amour et la compréhension dans les relations
humaines.

Organisé par les étudiants du projet tuteuré Café Débat et animé par Anaïs Estaillard, le débat a
permis aux étudiants d’aborder des enjeux liés à la langue, la culture, aux idées politiques ou
encore aux choix de vie. Le débat ne s’est pas non plus limité à l’amour romantique mais s’est
élargi à l’amour filial ou encore amical.
Les étudiants ont pu exprimer librement leurs opinions sur la question, dans une ambiance
chaleureuse et respectueuse. L’occasion parfaite de se rencontrer et d’échanger autour d’un
goûter, dans la bienveillance et le respect d’autrui.

“On peut aimer sans comprendre et comprendre sans aimer”.

Cette citation de Jules Renard laisse entendre que l’amour et la compréhension ne sont pas
toujours liés, et peuvent exister indépendamment l’un de l’autre.
Cette pensée est celle d’un grand écrivain français de la fin du 19ème siècle, mais est-elle
toujours d’actualité à notre époque ? Qu’en pensent les étudiants ?

Les arguments principaux avancés au cours du débat

Tout au long de l’échange, les participants ont exprimé des avis divergents.

Tandis que certains ont mis en avant l’importance de la connaissance profonde de l’autre,
d’autres estiment que l’amour n’a pas besoin de compréhension totale pour exister.

« Selon moi, on est obligé de connaître entièrement une personne pour l’aimer. »

Pour ce participant comme pour d’autres, l’amour implique une compréhension totale de l’être
aimé, sans quoi il ne serait qu’une idéalisation.

Françoise Sagan disait d’ailleurs : « Aimer, ce n’est pas seulement “aimer bien” ; c’est surtout
comprendre. »

Mais qu’est-ce que connaître quelqu’un ? Peut-on réellement connaître une autre personne ?
Un second participant a fait remarquer qu’il y a des limites à la connaissance de l’autre de même
qu’à la connaissance de soi :

« On ne peut tout connaître d’une personne. On ne connaît d’ailleurs qu’une part de nous-
mêmes. »

Cet argument a mis en avant l’idée qu’il restera toujours des zones d’ombres, une part de secret
et de mystère chez une personne, et que c’est le cas pour chacun de nous.

Un autre point de vue plus nuancé laisse entendre que ces zones d’ombres ne sont pas
forcément incompatibles avec l’amour ou l’affection et qu’au contraire, c’est parfois ce que nous
ne comprenons pas qui nourrit l’attachement.

« Je ne pense pas que l’on ait besoin de comprendre l’autre pour l’aimer. Au contraire, si l’on
comprenait et connaissait parfaitement la personne, on aurait peut-être plus de difficultés à
l’aimer. »

Peut-être que l’amour n’aurait donc pas nécessairement besoin de compréhension totale de
l’autre pour exister.

Conclusion du débat

Le débat n’a pas permis de donner de réponse définitive à la question « peut-on aimer quelqu’un
sans le comprendre ». Certains voient la compréhension comme un pilier de l’amour quand
d’autres trouvent que ce n’est pas primordial, et que ce peut aussi être une limite à
l’émerveillement et rendre l’amour compliqué dans certains cas. Bien-sûr, tout le monde s’entend
pour dire que cela dépend aussi de la situation et des relations qui sont toutes différentes les
unes des autres.

Jean Cocteau s’amusait de cette complexité en remarquant que « le verbe aimer est difficile à
conjuguer : son passé n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif et son futur est toujours
conditionnel. »

Ce café débat a permis à chacun de confronter ses idées et d’élargir sa réflexion sur la nature des
relations humaines. Une chose est sûre : aimer est quelque chose de propre à chacun. Chaque
personne a une vision différente de l’amour, et le manifeste à sa manière.

Encore un grand merci à tous les participants à ce débat !

Nous vous donnons rendez-vous le vendredi 4 avril de 12h30 à 14h pour débattre d’un nouveau
sujet : « Dans quelles mesures peut-on séparer l’artiste de la personne ? ».

Merci d’avoir lu l’article, à bientôt pour en lire de nouveaux ! ☕

Article écrit par Aenor Layac