Avoir un job étudiant en temps de Covid : la réalité

Lorsque l’on est étudiant, on cherche par tous les moyens possibles à économiser ou à gagner un peu d’argent. Il y a les APL, les versements de papa et maman, ce qu’on a mis de côté, les bourses… et j’en passe ! De toute façon, je ne connais pas toutes les aides. Puis parfois, on a un job étudiant, en temps de Covid.

Qu’est-ce qu’un job étudiant ?

Comme son nom l’indique, il s’agit d’un travail exercé par un… étudiant. Les horaires sont divers : après les cours, de nuit ou les week-ends. Et les tâches sont variées : restauration, employé en supermarché, baby-sitter… Quoi qu’il en soit, à la fin du mois, votre chèque, vous l’appréciez bien. Lorsque vous dites avoir un travail en parallèle de vos études, deux comportements se distinguent :

  • Ceux qui vous admirent voir vous envient : travail scolaire et professionnel, c’est toute une organisation et l’argent, eh bien tout le monde en veut.
  • Ceux qui vous plaignent : le temps de repos diminue, et encore une fois, on a loupé la soirée de samedi. Voire : « Sa famille ne peut pas l’aider à financer ses études ».

Aujourd’hui, le Coronavirus a renforcé ces idées reçues sur les jobs étudiants, devenus une denrée rare.

Alors que beaucoup d’étudiants sont victimes de la crise sanitaire et ne peuvent subvenir à leurs besoins, d’autres, comme moi, travaillent. Un sentiment de culpabilité et de gêne nait en soi. J’aimerais voyager, aller au restaurant ou rencontrer du monde, mais non. Je sais que certains ont davantage besoin de ce travail. Quoi qu’il en soit, moi aussi il m’aide à vivre. Un job étudiant en pleine crise sanitaire ce n’est pas que du luxe.

Pourquoi continué à travailler si on vivait bien avant ?

À la fin du mois, on a notre chèque, et ça fait plaisir. Être étudiant un salarié, c’est avoir une autonomie financière, nous sommes les seuls responsables de nos ressources. Il faut donc savoir se gérer : organiser besoin primaires et secondaires. Bien plus après, il faut penser à son avenir, sa poursuite d’étude, ses projets professionnels. Il existe un concept appelé « épargner » qui vous rapproche du monde actuel.

Nous travaillons pour suivre une vie adéquate. Beaucoup d’étudiants de classe moyenne sont privés d’aides car ils « ne correspondent à aucun échelon ».

Nous travaillons, car à 18 ans, nous pensons qu’il est grand temps d’avoir une expérience professionnelle et une autonomie financière. Autant pour notre CV que pour développer nos capacités : travail en équipe, responsabilité, autonomie, gestion, organisation, adaptabilité. Nous travaillons car nous voulons nous créer un objectif de vie : « ce que je veux et ne veux pas »

Travailler en supermarché rural, comme moi, c’est être multitâches : vous êtes caissier, boulanger, agent d’entretien, spécialiste des drives, de la mise en place des rayons et des fruits et légumes, vous êtes hôtesse d’accueil, et vous allez chercher le gaz pour les clients. Vous êtes un spécialiste de votre enseigne et arrivez à connaitre l’emplacement et le prix de beaucoup de produits. Vous analysez les personnes : « Ce soir, c’est raclette pour eux », « là une famille 100% bio », vous les observez : les jeunes à 20 heures, les mêmes personnes âgées le matin à 8h30, et les mêmes chariots remplis.

Lorsque la pandémie a fait surface, moi aussi, je suis arrivée dans le monde de l’entreprise. C’était épique. Encore aujourd’hui, il faut faire face à la cadence rythmée, limiter les pertes, être ultra réactif. Je ne savais à peine comment fonctionnait la caisse qu’il a fallu tous gérer : appel pour ouvrir des caisses, livrer les drives, fournir du gaz. Et quand 20 personnes attendent de payer leur course, la pression grandit. Vous faites aussi office de psychologue : les problèmes de couple, les décès, les anniversaires, le virus évidemment, les faillites des entreprises, tout y passe, même moi. Et bien entendu, il peut vous arriver que l’on critique votre travail : « Ce n’est pas vous, mais bon il y a un moment que j’attends ». « Ma carte bleue ne passe pas uniquement chez vous, vous devriez faire quelque chose ». « C’est comme ça que vous faites ?».

Avec de l’expérience vos horaires varieront : 13h-18h le samedi et 6h30-12h30 le dimanche. En ajoutant le temps de ranger et nettoyer, vous finissez plus tard.

A côté de cela, vous gérez trois choses :

  • Vos cours : priorité ultime, il ne faut rien lâcher. Entre les dossiers de groupe, les partiels et les DM, il faut travailler dans le train sinon, vous n’aurez pas le temps.
  • Votre vie familiale : quand voir ses proches? À table, oui, mais est-ce assez ? Il vous faudra lutter dimanche pour passer l’après-midi avec eux et dormir après.
  • Vos amis : parfois, vous sortez ; vous êtes jeunes, si ce n’est pas maintenant que vous assumez le lendemain quand est-ce que se sera ? Parfois, vous n’avez pas le temps, plus la force et les semaines s’accumulent.

Travailler en temps de Coronavirus, c’est prendre le risque de ramener un virus chez soi, faire respecter les mesures de sécurité, être patient devant l’énervement et la nonchalance des clients.

La réalité, c’est qu’on est fier de s’épuiser pour profiter plus tard !

 

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