Les sciences de l’information-communication (SIC) sont un domaine passionnant. Les étudiants de l’IUT doivent avoir recours à de nombreuses références afin d’affûter leurs connaissances et enrichir leurs travaux (épistémologie quand tu nous tiens). Saviez-vous que d’autres documents peuvent venir s’ajouter aux textes de Foucault ou d’Habermas ? En effet, des films, des livres ou de la musique sont autant de bonnes sources qui compléteront vos devoirs avec originalité.
Nous allons ici nous intéresser à « Night call » (ou « Nightcrawler ») de Dan Gilroy, sorti en salles le 26 novembre 2014. Jake Gyllenhaal incarne le personnage principal. C’est également notre objet d’étude.
Cette œuvre est intéressante d’un point de vue SIC pour plusieurs raisons. Le film nous raconte l’histoire d’un journaliste et traite les problématiques omniprésentes aux médias, à l’information et aux notions de vie publique et privée. Vous ne pouviez donc pas passer à côté de cette référence !
Résumé : j’aurais voulu être un journaliste !
« Night Call » nous embarque sur la place passager de Lou, un homme morne, froid mais doté d’une ambition sans limites. Il nous est d’abord décrit comme le stéréotype d’un personnage pour qui rien ne réussit. Ce personnage, un brin sociopathe, se passionne pour l’image et son effet sur les gens. Il se débarrassera de toute forme de déontologie en 10 minutes chrono afin de se procurer ces images choquantes tant recherchées afin de s’assurer une place dans le petit monde des journalistes de faits divers.
Le spectateur est tiraillé deux heures durant entre la montée en pression constante et l’esthétisme a outrance des plans (déjà une question de représentation de ce milieu ?).
C’est encore essoufflé par cette course folle que nous découvrons la richesse des thèmes traités par la pellicule.
Night call, satire de la société d’information
L’un des thèmes majeurs est une critique de notre société, tellement dépendante à l’information. Les problématiques de collecte et de gestion d’information sont des thèmes de prédilection des étudiants d’information-communication.
Dan Gilroy ouvre une autre porte aux plus audacieux puisqu’il s’attaque à la source, les différents contextes de création de l’information. Il montre aussi sans l’expliquer le pouvoir qu’a l’information. Pouvoir qui agit sur ceux qui la reçoivent mais aussi ceux souhaitant la créer.
C’est donc sans concessions que ce film remet en cause le rôle de l’acteur des SIC. Le personnage incarné par Jake Gyllenhaal doit faire réfléchir, lui qui se déplace avec cynisme dans un univers déréglé à la recherche du sacro-saint buzz.
Un film qui dissèque un rapport au média en général
Night call pose d’avance une série de questions auxquelles nous ne trouvons pas de réponses :
- Informer les gens doit-il passionner ?
- Le média est il un lieu de réussite sociale ?
- L’information à succès est-il une bonne information ?
On tombe aussi rapidement nez à nez avec un concept bien connu des étudiants de l’IUT : le contrôle.
Évidemment, le contrôle est partout dans ce film ; le contrôle du journaliste sur l’opinion mais aussi le contrôle indirect exercé par la hiérarchie ou le désir de contrôle sur une mise en scène.
Ce concept épistémologique est, durant tout le film, mis en relation avec le monde «réel » et notamment la déontologie (comme annoncé plus haut, défaite sans appel de cette dernière).
Lou, un sujet d’étude pour les psy et les professeurs d’épistémologie
La communication en tant que moyen d’échanger est aussi abordée. On comprend rapidement que ce bon Lou est un peu creepy.
Un étudiant motivé pourrait explorer le comportement intéressant d’un homme qui n’est pas toujours très à l’aise avec ses contemporains mais qui maîtrise tous les codes de l’information et de la communication dans les médias.
La notion de privé, un concept de plus au tableau de Night call
Pour faire simple, notre personnage principal est très (très très) borderline avec la notion de vie privée. En creusant un peu, nous pourrions tout de même trouver des nuances très intéressantes. Nous allons nous arrêter là puisqu’il y a déjà matière à enrichir n’importe quel travail en SIC.
Evidemment, je ne peux que vous conseiller de regarder ou re-regarder ce film. Cela sera, au pire, une bonne occasion de regarder un bon film blottit dans sa couette avec la merveilleuse excuse : « Je perfectionne et diversifie mes différents concepts d’information-communication ».
Vous pouvez aussi découvrir un autre article traitant d’une autre référence très utile : notre article sur la série Black Mirror.
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