L’intelligence collective : de la matière pour enseigner

Intelligence collective
Des gens se tiennent la main pour symboliser l'inteligence collective

Lors de l’année 2020, une nouvelle matière a fait son apparition dans le cursus en Information et Communication : l’intelligence collective. Derrière ce nom énigmatique, se cache un cours pour apprendre à mieux fonctionner ensemble. A être plus performant au sein d’un projet en maximisant les contacts et l’entente au sein d’un groupe. Ces concepts peuvent paraitre flous à des élèves qui ont l’habitude du cadre scolaire.

Pour nous guider, nous avons pu nous appuyer sur nos professeurs : Lydiane Bonnet et Cécile Gullo. Comment ont-elles appréhendé l’année ? Quel est leur ressenti concernant les cours ? Interviews.

Lydiane Bonnet

Quelle est votre définition de l’intelligence collective ?

Celle sur laquelle on s’est accordé ensemble en cours : « le rassemblement, l’organisation et la stimulation de toutes les capacités pour atteindre un but final ». Est-ce que ce sera la même à la rentrée prochaine ? Suspense…

Qu’est-ce qui vous a poussée à l’enseigner ?

Principalement l’envie d’échanger avec des personnes plus jeunes que celles que je croise dans mon cadre professionnel habituel, et la conviction que j’avais acquis sur le sujet des savoir-faire utiles et que j’étais en capacité de les transmettre.

Quelle est l’utilité de l’intelligence collective pour des élèves en DUT selon vous ?

On apprend à porter à la fois un regard sur les dynamiques d’un groupe et un regard sur soi dans le groupe, ce qui permet de mieux coopérer : c’est utile pour les travaux collectifs, nombreux à l’IUT… et dans toute carrière professionnelle !

Quelles ont-été vos appréhensions, s’il y en a eu ?

Devoir attribuer des notes, individuelles qui plus est, m’a valu pas mal de questionnements.

Considérez-vous avoir accompli votre « mission » ?

Oui. Le feedback des étudiants est très encourageant et me donne envie de persévérer… même si je crains de ne pas retrouver la synergie qu’il y a eu avec cette promo !

Que retirez-vous de cette expérience ?

De belles rencontres !

Comment arrivez-vous à définir des modalités de note pour cette matière ?

J’ai invité les étudiants à établir des propositions sur les modalités d’évaluation lors d’un atelier : l’intérêt que chacun fasse part de son appropriation personnelle de l’intelligence collective ressortait fortement. Cécile Gullo et moi-même avons alors opté pour un dossier présentant sur la mise en œuvre de l’intelligence collective dans un organisme au choix et pour un oral individuel. Des travaux que nous avons noté conjointement. 

Qu’avez envie que les élèves retiennent de vos cours ?
Une amie m’a dit que, selon elle, on retient d’un enseignant non pas ce qu’il nous a appris stricto sensu mais plutôt son énergie, ce qu’on a vécu pendant son cours. Alors, c’est ambitieux, mais je dirais de la joie, de l’écoute et de l’audace !

Cécile Gullo

Quelle est votre définition de l’intelligence collective ?

Définir l’intelligence collective est un projet ambitieux tant cette notion recouvre de nombreux
phénomènes et de nombreux enjeux. Il est toutefois nécessaire de commencer par là avant de
l’enseigner !

La notion d’intelligence collective vient du monde animal. Contrairement aux fonctionnements
humains, souvent concentrés sur l’intelligence individuelle, le monde animal s’appuie
majoritairement sur des modes de fonctionnement collectifs, des fonctionnements où c’est le
système qui opère.

Avec l’explosion d’Internet, la notion d’intelligence collective a peu à peu été utilisée pour décrire
des fonctionnements humains. Ces dernières années, de nombreux travaux de recherche ont porté
ou se sont référés à la notion d’intelligence collective. La plupart des auteurs soulignent le fait qu’elle
représente un enjeu important pour le bon fonctionnement des organisations.
Sans vouloir trop simplifier les choses, on peut dire que l’intelligence collective est une capacité à
unir nos intelligences et nos connaissances pour atteindre un objectif, pour réaliser quelque chose,
fruit d’un collectif.

Qu’est-ce qui vous a poussé à l’enseigner ?

Je n’ai jamais songé à l’enseigner ! C’est une notion que je porte, que je promeus et qui marque mes expériences professionnelles depuis plus de 20 ans, depuis mes premiers postes de documentaliste jusqu’à mes fonctions de
consultante interne aujourd’hui.
Lorsqu’une collègue m’a proposé cet enseignement, j’ai hésité car je ne suis pas enseignante mais j’ai
très rapidement accepté, très motivée par l’idée de partager et d’échanger sur cette notion avec des
étudiants en information – communication.

Quelle est l’utilité de l’intelligence collective pour les élèves en DUT selon vous ?

C’est à la fois une ouverture d’esprit et un sujet en totale cohérence avec leur formation et leur
option. L’expert de la gestion de l’information numérique dans les organisations doit maîtriser les
mécanismes de l’intelligence collective, en connaître les freins pour savoir les lever. Son travail
s’appuiera sans doute sur de l’animation et de la coordination de collectifs de travail. Une bonne
gestion de l’information numérique dans une organisation ne peut être que le fruit d’un collectif qui
choisit de s’impliquer et qui se donne des règles pour bien fonctionner ensemble.

Quelles ont été vos appréhensions, s’il y en a eu ?

Mon appréhension était de ne pas trouver le bon positionnement par rapport aux étudiants, le bon
niveau de langage et de partage. Il est facile de parler de ce sujet avec des pairs qui rencontrent les
mêmes difficultés et qui comprennent les situations vécues. Cela est bien plus difficile avec des
étudiants qui n’ont été confrontés au monde du travail que de façon limitée.

Considérez-vous avoir accompli votre mission ?

Comme toute première expérience, elle est perfectible ! J’ai toutefois le sentiment que les étudiants ont tiré une réelle appétence pour les collectifs de travail suite à ces cours et aux expériences vécues avec ma collègue Lydiane Bonnet qui les a mis en situation.

Que retirez-vous de cette expérience ?

Le fait d’avoir très concrètement touché du doigt le travail que représente le montage d’un module
de cours et sa conception pédagogique. L’envie de poursuivre !

Comment arrivez-vous à définir des modalités de note pour cette matière ?

Avec ma collègue Lydiane Bonnet, nous avons proposé d’évaluer les étudiants à l’appui d’un devoir
écrit maison et d’un oral. Nous avons défini des critères d’évaluation que nous avons partagés avec
les étudiants. La capacité d’analyse de l’étudiant et son implication dans le sujet sont primordiales.
Des critères de base comme la qualité rédactionnelle ou d’expression sont également nécessaires à
l’échelle de ce diplôme en information communication.

Qu’avez envie que les élèves retiennent de votre cours ?

L’envie de travailler ensemble.

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